Ce vendredi, au Coughlan’s, à Cork, Inni-K présentait The King Has Two Horse’s Ears, son premier album. Soit un joli galop d’essai, d’indie pop-folk, pour la song writer originaire de Kildare.

Coughlan’s, Cork, vendredi 6 mars. Après les convaincants Kulini (Eithne O’Mahony & Kevin McNally, deux membres du West Cork Ukulélé Orchestra), Inni-K fait son entrée sur scène. « Nous sommes debouts depuis 5h du matin » prévient d’emblée la songwriter originaire de Kildare « on est un peu à plat ». La chanteuse a commencé sa journée très tôt car elle devait interpréter deux de ses compositions dans le John Murray show, une émission très écoutée sur la RTE radio 1. A deux petits ratés près, sa fatigue ne se verra pas. Le rendez-vous est important car il s’agit du premier concert de sa tournée de lancement pour son album, The King Has two Horse’s Ears, Un premier essai qui a été possible grâce à un « fund.it campaign » (financement participatif) en novembre dernier et confié aux bons soins de Stephen Shannon, producteur très réputé en Irlande (il a entre autres travaillé pour Adrian Crowley).

L’album a été enregistré pendant l’été 2014, avec les talentueux Kevin Murphy au violoncelle et Sean Mac Erlaine (This is how we fly) à la clarinette. Ce soir, les deux musiciens manquent à l’appel mais, heureusement, pas le batteur Brian Walsh, à la veste « plus verte ce n’est pas possible », et le contrebassiste Cormac O’Brien. « Pour la setlist, vous pouvez regarder celle sur la pochette de l’album, c’est la même ! » Et donc logiquement, on commence avec Flower Relay, ballade au ukulélé et au subtil beat-boxing. Brian Walsh assure un jeu minimal mais très beau en tapant doucement sur les caisses. On enchaîne avec Find your beat, (en gros « suis ta route à ton rythme ») qui sera le second single. Un morceau chanté en gaélique, écrit à la vision d’un ruisseau du côté de Galway : la nature est une source d’inspiration pour la multi-instrumentiste, à la voix pure et dont les inflexions rappellent celles des chanteuses de musique traditionnelle.
On aime également les délicates Sweet Geranium, Gentle Star et Love song, ces deux derniers titres étant des hommages à son père décédé il y a quatre ans. Cormac O’Brien amorce joliment, avec un grissement mélancolique, Ar gor, également interprété en irlandais. Et puis vient, la déchirante, et aux accents jazzy, Hold Tight, une histoire de cœur brisé, peut-être l’une des plus réussies de l’album. Inni-K est très attachée à ses racines : la preuve avec l’excellente The King has Two Horse’s Ears, qui relate une légende bien connue, de roi et de barbier.
Le poppy et joyeux Come with me, le premier titre mis en avant et dont le clip vient d’être dévoilé sur le net, clôt logiquement le set. Brian Walsh, Cormac o’Brien et Inni-K elle-même prennent le relais des choeurs africains, qui font la force du morceau, et ça fonctionne parfaitement. Pour le rappel, elle revient avec une chanson en gaélique qu’elle avait interprétée avec le malien et célèbre joueur de cora, Toumani Diabate, au Cork Opera House. Un joli moment d’émotion qui permet de se quitter en douceur. Pour pas très longtemps semble-t-il, car un concert parisien pourrait bien avoir lieu d’ici la fin de l’année ! Ô joie !
Le lien pour écouter sa musique : https://inni-k.bandcamp.com/
Myles O’Reilly a eu la brillante idée de filmer Inni-K lors de son concert de lancement à Dublin, au Grand Social. Il était là pour capter la magie du titre, Hold Tight.