Lors de ses deux concerts sold out à Vicar Street les 22 et 23 avril, Bell X1 a réchauffé nos oreilles avec sa pop classieuse. Avec en cadeaux bonus, six titres de l’album à venir.

Comment faire de la pop classieuse et accessible ? On demandera la recette à Bell X1, qui depuis seize ans, réussit cet équilibre pas si évident. Le groupe investissait Vicar Street les 22 et 23 avril. Evidemment, les deux concerts ont été complets en un rien de temps. Bell X1 s’est installé durablement et ce n’est pas pour nous déplaire. D’ailleurs, on ne comprend toujours pas le relatif anonymat du groupe en France… La setlist fera la part belle aux « oldies » que le public connaît par coeur ( Velcro, Flame, Defector –hystérie dans la salle- Rocky took a lover, The End is Nigh, le seul titre issu de l’excellent Chop Chop, son album sorti en 2013 qui mettait les cuivres en avant), et aux nouvelles chansons d’un album à venir.
La bande n’est pas venue seule : Rory Doyle, le batteur d’Hozier et Glenn Keating, qui a oeuvré avec Jape (Richie Egan), officie aux claviers. Celui-ci a été important pour la réalisation du prochain opus, conçu dans la douleur semble-t-il… Quand Paul Noonan, le leader du groupe, se met à la batterie et joue à l’unisson avec Rory Doyle sur First Born et Out of Love, l’un des nouveaux titres, ça fonctionne à la perfection. On aime déjà Fire King, avec une belle entrée en matière à la guitare grâce à Dave Geraghty.

Même sentiment pour The Upswing, morceau déjà dévoilé, une ballade émouvante et un peu groovy, avec clin d’oeil à Star Wars : « These aren’t the droids your looking for ». Une nouvelle preuve de la qualité d’écriture du charismatique et plutôt bavard Paul Noonan, l’un des meilleurs songwriters irlandais actuellement en activité. Place à Dave Geraghty, qui a livré Inherit, un bel album en 2014 sous le nom de Join me in the Pines, avec I’ll go where you’ll go. Peut-être le morceau le moins « évident »de la nouvelle livraison.
On fond en revanche à l’écoute de Sons and daughters et surtout de l’émouvant Take your sweet Time, un hommage sans sensiblerie à une femme sourde toute sa vie et qui découvre enfin les bruits du monde. Honneur également à Prince, décédé la veille, avec un brillant solo à la guitare de Dave Geraghty avec le final de Purple Rain.

Ce beau moment de bravoure sert de conclusion à la subtile Eve, the Apple of my Eye. L’année 2016 nous a également enlevé David Bowie : le set s’achève donc avec un Let’s dance réjouissant. On espère qu’on y aura droit (ainsi qu’à Careful what you wish for, issu de Chop Chop) lors de leur concert parisien prévu au Centre culturel irlandais, pour la Fête de la musique.