Le 20 avril, Ciaran Lavery assurait la première partie de l’indispensable William Fitzsimmons aux Trois Baudets. Un set court évidemment où sa voix rocailleuse et son songwriting délicat ont fait leur effet.

A Belfast, au Mac en décembre dernier, on avait eu droit à la version grand luxe, avec un accompagnement de cordes (voir ici). C’était beau et ses ballades boisées en sortaient magnifiées. Pour assurer la première partie du grand William Fitzsimmons le 20 avril aux Trois Baudets, Ciaran Lavery est venu « dépouillé », armé de sa seule guitare, mais pas sans arguments.
D’entrée, le songwriter nord-irlandais se met à frapper sur son instrument pour une reprise du très mélancolique Careless love de Bonnie « Prince » Billy. Monsieur a du goût et c’est une superbe entrée en matière qu’on écoute les yeux fermés. Sa voix rocailleuse, puissante et émouvante, n’y est pas pour rien. Des frissons, on en aura tout le set. On a évidemment droit à Left for America qui figure sur Kosher, son ep sorti en juillet 2014, et Shame, qui a fait un joli score sur Spotify.
Il s’autorise une déclaration « d’amour » (plus que méritée) à William Fitzsimmons avec la moitié du tube cheesy des années 1980 Nothing’s gonna stop us du groupe Starship. Ce n’est pas du niveau de sa reprise, brillante, de Love will tear us apart de Joy Division entendue à Belfast mais c’est fun et ça a le mérite de détendre l’atmosphère.
En guise de teasing, il livre quelques titres de Let Bad in son deuxième album qui parlera d’enfance (sortie le 27 mai). Return to form et surtout Okkervil river, deux chansons déjà dévoilées, donnent furieusement envie de découvrir le reste. Parmi les nouveautés, on a les poils qui se dressent à l’écoute d’un titre amorcé a cappella et on prend notre ticket pour son Train, un petit bijou de country blues. On ne sait pas où il nous emmènera lors d’un set plus long à Paris, prévu, peut-être, en juillet « dans une église ». On sera bien sûr du voyage.