Après un passage bluffant, paraît-il, au festival We Love Green, Girl Band s’offrait un retour excité et nerveux hier soir au Trabendo dans le cadre d’une soirée New Noise Magazine. Avec Froth et Preoccupations (ex-Vietcong).
On nous l’avait dit : voir Girl Band sur scène, c’est une expérience à ne pas rater. Les pieds dans la boue mais les oreilles bien ouvertes, les festivaliers de We Love Green en juin dernier s’étaient d’ailleurs pris une belle claque lors du set de Dara Kiely (au chant), Alan Duggan (guitare), Daniel Fox (basse) et Adam Faulkner (batterie). On n’y était pas, hélas. Soit un de nos cinq rendez-vous manqués, à cause de notre fait ou dûs à des circonstances douloureuses (deux annulations pour « raisons médicales » au festival des Inrocks l’an passé et au Petit bain en janvier 2016) … Pas question donc de rater la sensation dublinoise, sous influence de Liars et The Fall, qui jouait au Trabendo hier entre Froth et Preoccupations (ex-Vietcong) lors d’une soirée New Noise Magazine.
La salle est déjà chauffée à blanc quand le combo entonne Why They Hide Their Bodies Under My Garage? d’après Blawan. Au cours d’un set resserré et convulsif, le groupe égrène (éructe ?) les titres de son premier album, Holding Hands With Jamie, conçu dans la douleur alors que Dara Kiely souffrait de troubles psychiques. On adhère ou pas au chant de Kiely, nonchalant je m’en-foutiste et viscéral au bord de la rupture. Alors que le reste de la bande reste stoïque, son jeu de scène épileptique est une bourrasque qui emporte tout.
A grands coups de déflagrations électriques et avec une ligne de basse lourde et imposante, le combo donne à entendre le chemin parcouru, depuis les premiers ep, vers un son référencé mais finalement bien à lui, plus bruitiste et destructuré. ça passe ou ça casse. On marche, on court même, pour des titres comme Pears of Lunch, à la LCD Soundsystem, De Bom Bom, au riff et beat de batterie imparables, et surtout l’énorme Lawman, avec guitare au rasoir et basse martiale.
Sur Paul, on ne tient plus le public (certains tentent quelques slams). Ultime pied de nez avec The Cha Cha Cha, morceau évidemment sans influence latine et très punkesque, d’une durée de… 25 secondes. Les corps ont ondulé, les mines sont réjouies. On a sué et saigné des oreilles. Contrat rempli : on ne fera plus faux bond, c’est promis.