Pour son premier vrai concert parisien, le phénomène Gavin James a séduit ce jeudi le public du théâtre des Etoiles. Nous, on est un peu restée à côté…

Notre premier contact « live » avec Gavin James, vedette en son pays, ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable. Invité de la fête de la musique en juin 2014 au Centre culturel irlandais, le géant roux âgé de 24 ans nous avait perdue notamment avec une reprise un peu mielleuse de Coldplay… Parce qu’on était disposée à lui donner une seconde chance (et que c’est difficile de passer à côté), on s’est donc rendue au théâtre les Etoiles, pour son premier vrai concert parisien.
Ce n’est pas la foule des grands soirs mais les jeunes filles présentes donneront de la voix. Gavin James, qui défend un nouvel EP sorti en mai 2015, semble content d’être là mais parle beaucoup, beaucoup trop vite (sa chanson Nervous colle parfaitement à son état…). A cause de l’enjeu ? Peut-être. En tous cas, son débit de mitraillette donne le tournis.
Seul avec sa guitare, celui qui a fait les premières parties de Kodaline (mouais), Lianne La Havas ou Beth Orton, a suffisamment de présence pour assurer le show. Reste la musique et c’est là que cela se gâte. Sa voix, puissante, n’émeut pas une seconde (en tous cas l’auteure de ces lignes) et les mélodies lorgnent souvent vers une folk-pop un peu facile, très radio-friendly (on pense à Ed Sheeran). Trop de sucre…
Les tubes s’enchaînent : Coming Home, Bitter Pill, Say Hello… Il fait vite le tour de son répertoire (pas d’album encore) et nous gratifie de quelques reprises plus ou moins réussies. On se marre avec celle de What a wonderful world quand il imite Louis Armstrong et le son de sa trompette. On aime plutôt sa relecture groovy de Billie Jean de Michael Jackson (un mashup avec Can’t feel my face de The Weeknd), You don’t know me d’après Ray Charles chantée au milieu du public. Désolée, mais sa version de The Book of love de The Magnetic Fields ne fait pas le poids comparée à celle de Peter Gabriel. Et la Vie en rose (en anglais) ?? … dans la salle, on apprécie l’hommage (un peu évident) à la France en chantant le refrain.

Pour le rappel, Craig Gallagher, qui a assuré la première partie et qui musicalement, suit les traces de la star du soir, l’accompagne pour une cover de Dancing in the Dark de Bruce Springsteen. Le public a le sourire aux lèvres. Nous moins. On sort du concert épuisée et nos oreilles ne sont pas franchement rassasiées. Gavin James devrait continuer à truster les charts, tant mieux pour lui, mais on reste quand même un peu perplexe face au phénomène…