On y était : Glen Hansard, à Vicar Street, Dublin

C’est devenu un rendez-vous obligé de la fin d’année : aller voir les concerts marathon de Glen Hansard, donnés en soutien à des associations de sans-abris. En fait, le leader de The Frames et la moitié du duo The Swell season a offert 2h30 de show,  « courtes » mais intenses.

glen hansard 2 Vicar street
Glen Hansard à Vicar Street

Avec nos « collègues » dans la fosse, on se lance des paris étranges : combien de temps va durer le concert du soir de l’infatigable Glen Hansard à Vicar Street. 3H30 comme l’an passé? Car en général, les rendez-vous qu’il donne en soutien à des associations pour sans-abris s’achèvent aux premières heures du jour. En final, on aura droit à 2H30 de show donc notre dos sera préservé. Merci pour lui. Lisa O’Neill ouvre le bal avec des nouvelles chansons, qu’elle va enregistrer à Nantes, au studio Black Box. Cela donne un sublime titre sur Gormlaith, la femme du roi Brian Boru, à qui l’on reprochait d’être rousse et surtout d’aimer les hommes. Le féminisme de Lisa O’Neill est rageur  (« Nasty Men » dit-elle dans un chanson) et c’est pour cela qu’on l’aime. Le public n’est pas tendre avec elle. Il parle beaucoup, mais alors beaucoup trop. Ce qui agace franchement la fille de Cavan, qui ne se prive pas de remonter les bretelles de l’assistance. Elle poursuit néanmoins – après deux titres de Not the same cloth, son dernier album – avec The Hunt, où elle s’interroge sur ses choix de vie. « Where’s is my man? Where is my son?  » On adore définitivement cette folkeuse, écorchée vive et au fort tempérament (« Enjoy Christmas, enjoy getting fat »).

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Lisa O’Neill

Le public est à peine plus respecteux avec Glen Hansard. Après une sublime version de de Grace beneath the pines, chantée sans micro, dans une lumière tamisée, et avec les cordes en soutien, il tente tant bien que mal de commencer son show et ce malgré un brouhaha incessant. Les choses rentrent dans l’ordre dès les premières notes de Winning streak, joué par le groupe au complet ( à l’exception du fiddler Colm Mac Con Iomaire). Les membres de The Frames nous avaient un peu manqué lors du concert parisien à la Cigale. On aime la belle transition au piano entre My Little Ruin, chanson déclicate et When You’re mind is made up. Les cuivres et le jeu à la batterie de Graham Hopkins apportent une sacrée énergie à ce morceau.

Après Song of a good Hope, Hansard reste seul en scène pour l’incontournable mais un brin lassant Falling Slowly. Le public connaît les paroles par coeur évidemment. La reprise de Astral Weeks, de Van Morrisson, restera l’un des pics de la soirée. Joe Doyle, à la contrebasse, donne tout ce qu’il a. Un moment épique comme disent les anglo-saxons qui s’achève, avec deux musiciens épuisés et un bel effet de guitare saturée.

glen vicarJusque là Glen Hansard, chaleureux et charismatique comme toujours, nous avait épargné un trop grand bavardage. Il ne peut s’empêcher d’introduire longuement Paying my way, hommage à son père qui adorait boire et chanter. « A very gifted drinker »… Il commence la chanson en improvisant pour souhaiter un joyeux anniversaire au batteur Graham Hopkins, qui fête ses 40 ans (pour rire, quelqu’un dans la salle lui envoie une carte  avec un gros « 50 ans » écrit dessus). Rob Bochnik finit le titre sur un joli solo à la guitare. Après Love don’t leave me qui finit avec des notes jazzy au saxo, vient MacCormack’s Wall, une de nos chansons préférées du nouvel album Didn’t he Ramble. Une nuit arrosée et « romantique » avec Lisa O’Neill (ils auraient volé du bon vin à Damien Rice) est à l’origine de ce titre qui s’achève en jigue. La salle est débout à la fin de The Gift (le jeu de Graham Hopkins y est pour beaucoup)

Glen Hansard invite sur scène Bitch Falcon, un groupe de rock plutôt nerveux et très en vogue (le trio a fait le music trail de Other Voices cette année) pour un titre et ensemble, ils s’attaquent à une reprise franchement réussie de Where is my mind des Pixies. Après Gold, Marc Geary, qui avait assuré la première partie de son ami à la Cigale, rend hommage à sa mère décédée il y a quelques mois avec The Christmas Biscuits. Lisa O’Neill revient sur scène et loue, avec son humour pince-sans-rire, le talent de conteur de Glen Hansard. « Un jour, j’ai écouté Glen à la radio et on lui demandait s’il avait quelqu’un dans sa vie. Et il a répondu oui, je pensais que c’était moi, mais non » hausse-t-elle des épaules devant un Glen Hansard dans ses petits souliers. Ensemble, ils entonnent On Raglan Road, un célèbre et magnifique air traditionnel. Frissons dans la salle. On se dit évidemment au-revoir avec The Auld Triangle, qui vire au grand-n’importe-quoi et le groovy Mercy. Il est temps de se quitter. En coulisses, on est déja en train de couper le gâteau d’anniversaire de Graham Hopkins. Pas grave : round 2 ce soir.

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Setlist du concert de Glen Hansard du 20 décembre

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