Le samedi 28 mai, Ailbhe Reddy présentait les chansons de Hollowed out Sea, son nouvel EP. Si on se fie à ce qu’on a vu et surtout entendu, on n’a pas fini d’entendre parler de la songwriter dublinoise.

Ambiance 100 % filles en ce samedi soir au très cosy Odessa Club à Dublin. Ailbhe Reddy a demandé à Ev et Ruth d’assurer les premières parties de son concert de lancement de son nouvel EP, Hollowed out Sea. Et elle a bien fait. Ev ( de Cork et Evelyn Finnerty dans le civil) ouvre le bal, joliment et en douceur, à la guitare électrique et avec sa voix assez irrésistible. On attend d’avoir de ses nouvelles discographiques.
Place à Ruth, (Ruth Cronin) originaire du Kerry et qui officie au sein de Elm (dont on aura l’occasion de reparler). Au clavier, la songwriter est venue seule, sans les membres de son groupe, Ed Phelan, Daniel Noonan et David Fitzharris. Les chansons (de la pop alternative assez éthérée) prennent une autre couleur, plus minimaliste, mais ça fonctionne. Pour la présenter, Ailbhe Reddy insiste sur la beauté des clips qu’elle a livré récemment : on est franchement d’accord avec elle. Voir par là avec Who are you living for ? . On craque pour Communicate et sur son chant, d’une belle ampleur.

Ruth prête son instrument à un certain Keith, qui s’est fait désirer. C’est donc avec un peu de retard que Ailbhe (prononcez « Alva », non mais cherchez pas…) Reddy vient livrer ses nouveaux titres supervisés par Darragh Nolan (de Sacred Animals). D’emblée, on remarque (et apprécie) le charisme et l’humour pince – sans rire de la jolie blonde qui est bien entourée (cordes, choristes : la scène est trop petite…). Logiquement, on commence avec Distrust , le single aux teintes soul et aux textes très personnels dont le clip a été tourné dans un immeuble délabré, trouvé par son père semble-t-il. Commençant avec une simple mesure de guitare, le titre prend de l’intensité avec les choeurs et la voix de Reddy qui vont crescendo. Imparable et puissant. Entre les chansons, le bruit provenant d’une fête privée perturbe un peu ainsi que le brouhaha, impressionnant, du public, qui heureusement redevient « civil » dès les premières notes des morceaux.

Gros coup de coeur pour Keepsake et Somebody’s daughter où elle rend hommage à ses aïeules, mariées trop jeunes, aux nombreux enfants ou aux rêves brisées. Un hymne féministe, beau dans sa simplicité et qui arrache le coeur. Même sentiment pour Coffee, sur un amour déçu. Pendant une reprise de Thirteen de Big Star, panne d’électricité et l’alarme à incendie s’en mêle. Avec ses musiciens à la guitare acoustique, elle ne se démonte pas et ensemble, ils continuent sur leur lancée leurs belles harmonies vocales. On n’échappe évidemment pas à Flesh and Blood, un petit bijou de folk , planant grâce à la magie des choeurs, disponible sur Dwell, son premier EP sorti en 2014. Mais c’est déjà presque fini… On aurait aimé la revoir à Body and Soul, le fameux festival prévu ce mois-ci. En espérant un premier album, on vous recommande chaudement l’écoute de sa nouvelle livraison ultra-convaincante.