On a pris notre temps pour le rédiger ce live report mais on se devait de parler du pouvoir magique de Saint Sister. Très belle soirée à la Unitarian Church le 27 mai, où elles ont déroulé Madrid, leur premier EP et offert de nouveaux titres. Avec en première partie la délicate Rosie Carney et en guest-stars, le groupe Wyvern Lingo.

Revoir Saint Sister pour la troisième fois en son pays (et une fois en France), est-ce bien raisonnable ? Non pas vraiment, mais quand on aime.. On ne pouvait pas passer à côté de leur rendez-vous donné le 27 mai à la Unitarian Church, petite église accolée au parc de Saint Stephen’s Green à Dublin. Mais honneur à Rosie Carney, qu’on avait découverte en première partie de Ciaran Lavery (voir ici) et qui nous a bouleversée récemment avec sa lettre sur sa longue bataille contre la maladie mentale. La jeune femme de 19 ans arrive, petite chose avec sa guitare en bandoulière. On a envie de la prendre dans ses bras : on en fait trop ? Pas vraiment : sa fragilité, et ses chansons boisées, émeuvent et ensorcellent. Cinq titres et puis elle s’en va, presque en s’excusant. Il ne faut pas Rosie, c’était beau.
A leur tour, Les Saint Sister arrivent sur scène, à pas feutrés, impressionnées par la salle pleine. Entourées cette fois d’un guitariste et d’un batteur, elles ont largement méritées cette reconnaissance (et ce n’est pas fini, Body & Soul et Glastonbury en prévision… ). Cela se confirme d’entrée avec Castles, issue de Madrid, leur premier EP enregistré sous la supervision de Alex Ryan, le bassiste d’Hozier et sorti en novembre dernier sous les hourrah de la critique. Celle-ci a applaudi leur « atmosfolk » sensible, leurs harmonies vocales maitrisées à la perfection, leur capacité à rendre l’électronica envoûtante et la touche celtique avec la harpe de Gemma Doherty.

Leur première livraison sera déroulée évidemment mais pas que. Le duo nous offre du nouveau matériel, très convaincant comme Old Friends , au beat entêtant (qui figurera sur leur nouvel opus sur lequel elles travaillent). Elles rendent ensuite hommage à la star du jour. Bruce Springsteen, une religion en Irlande (on ne parle que de ça..), joue à Croke Park le même soir (et le surlendemain à guichets fermés). « Reconnaissantes », elles nous gratifient d’une reprise douce et aérienne de Dancing in the dark. Les 80 000 fans du Boss ne savent pas ce qu’il ratent. On adhère à Corpses, une chanson inspirée d’un rêve de Morgan, sur les cycles de la vie et les personnes avec lesquelles on choisit de les passer.

A Cork à Cypress Avenue, en octobre dernier, Morgan MacIntyre et Gemma Doherty assuraient la première partie de Wyvern Lingo. Et là, surprise, voilà que les protégées, en voie de starification, de Hozier (encore lui), viennent en renfort vocal sur Blood Moon. Frissons garantis. Versions of Hate, et ses paroles sombres et très personnelles, est un modèle de délicatesse. Madrid, le plus immédiatement électronique, clôt la soirée. Malgré quelques légers problèmes de son, celle-ci fut belle. Lors de leur retour parisien après le Trianon (voir ici), le 2 novembre, on parie sur l’acoustique de la chapelle du Centre culturel irlandais qui saura magnifier leur musique céleste.
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