Après six ans d’absence, Cathy Davey revient avec New Forest, un petit bijou pop, très fifties avec quelques touches d’électro. On a pu savourer ce quatrième opus sur scène à Kilkenny début octobre, une des premières dates de la tournée de la multi-instrumentiste.

Cathy Davey adooore les animaux ! Les ânes, les poules, les chiens, les chats… Elle les aime tellement que c’est une ménagerie chez elle, dans sa maison à la campagne qu’elle partage avec son compagnon Neil Hannon de The Divine Comedy. Ces six dernières années, la songwriter a d’ailleurs consacré tout son temps à The Lovely horse rescue, une association d’aide aux chevaux.
Bref, on se désespérait d’avoir enfin des nouvelles dicographiques de la part de la songwriter ultra-célébrée en son pays (trois albums au compteur). Et puis miracle : elle a posé sa voix sur Funny Peculiar, un duo à la Frank et Nancy Sinatra, avec Neil Hannon pour Foreverland, le dernier et très attendu album de The Divine Comedy. Et plus important, elle revient avec New Forest, assemblage réussi de pop -songs sur les interactions entre les humains et la nature. Un opus qui se fiche des modes (utilisation de l’accordéon, une première), au song-writing alerte et ironique.
La multi-instrumentiste, à la voix sucrée mais jamais guimauve, va le dérouler évidemment ce 6 octobre au Set Theatre de Kilkenny. Dans sa robe noire rétro (« je suis un peu engoncée, le diner a été un peu trop copieux »), elle s’est bien entourée, avec suffisament de musiciens pour que le son de l’album soit respecté. Deux choristes à sa gauche, dont la funky Ele, une de ses élèves qui a assuré avec efficacité la première partie. Car les harmonies vocales ont une place primordiale et impressionnent plus d’une fois. Notamment sur Chrysacoma, qu’on croirait écrite pour une surprise-partie sixties. L’histoire d’un arbre qui tombe amoureux de celui qui va finalement le couper… Mais on va un peu vite car on démarre avec le féérique New Forest avant d’enchainer avec l’emballant Birdie.

Armadillo fait dans la ballade rock fifties aux paroles éloquentes (« when I tell you, you’re an asshole »). On aime My old Man, une chanson sur son chien Rex ou plutôt Neil Hannon (ils auraient une certaine ressemblance). Avec Arrow, elle décoche une flèche sur le propriétaire de son appartement quand elle était étudiante. « Avant de quitter les lieux, on a mis des sardines sous le matelas ». Ambiance…
Snitch est un tube imparable , suivis par les incontournables Reuben et Little Red (de The Nameless, sorti en 2010). The Pattern, avec ses notes électro, détonne agréablement entre deux chansons qui regardent pas mal dans le rétroviseur. Mais on se quitte presque. Cathy Davey peste une dernière fois contre sa robe et ferme le ban avec les puissants Army Tears et Supper. Les retrouvailles furent belles. L’attente valait donc la peine, même si on espère quand même que Cathy Davey délaissera ses chers animaux plus tôt la prochaine fois.