On a pris le prétexte de la sortie de Morality – Mortality, le 3e album de Marc O’Reilly pour (re)voir le songwriter / blues-man / guitar hero sur scène, au Whelan’s à Dublin et au Spirit Store à Dundalk fin novembre. Bref, la meilleure excuse du monde.
Round …. En fait, on a arrêté de compter le nombre de fois où l’on a vu Marc O’Reilly sur scène. La sortie, fin octobre, de son troisième album, intitulé Morality – Mortality nous donnait une bonne excuse pour nous rendre au Whelan’s à Dublin ce 24 novembre. Un nouvel opus folk et blues-rock où il parle de l’état pas franchement brillant du monde (la crise de migrants) et de quelques grosses secousses sismiques personnelles (une rupture amoureuse et sa maladie qui a failli le terrasser). Le « troubador » a beau avoir signé avec Virgin records en Allemagne, il n’a pas cédé à la facilité et ce LP est encore une fois une pépite.
Après les deux (bonnes) premières parties, les folkeux Robert John Ardiff (joyeusement allumé) et le plus classique Niall Thomas, Marc O’Reilly et son groupe (le batteur Peter Byrne, le bassiste Mike O’Connell, et ô joie, Albert Jones est de retour à la guitare) imposent leur tempo d’entrée avec un nouveau morceau Blinded by, du blues-rock seventies qui met tout le monde d’accord. On continue à piocher dans les titres récents avec Compromise, où O’Reilly montre à nouveau son agilité à la guitare.
PS : dans le diaporama, on a glissé un dessin représentant le groupe. Un grand merci à Jack Allen, qui, pendant le concert au Spirit Store à Dundalk le 26 novembre, s’est amusé à immortaliser le moment. Vous pouvez admirer son travail en cliquant juste là https://jackallenart.net/
On aime Of Nothing, ballade mélancolique où il nous susurre son mal-être avec sa voix de graviers. Soit le premier single de l’album et potentiel tube. La guitare au rasoir revient avec Healer et « les plus blues tu meurs », Get Back et Old Joe. Gros succès face à un public plus attentif et plus dense que lors d’un précédent rendez-vous au même endroit en mars de cette année. Le touchant et très réussi Hail assure le quota folk avec des accents africains. Comme Steal Love que Marc O’Reilly exécute seul. L’émotion est palpable quand il entame Three & one : une chanson sur sa maladie et les craintes qu’elle a causées à ses proches. « J’ai voulu d’abord donner le point de vue de ma famille, qui s’inquiétait beaucoup pour moi, pour finir avec ce que moi je ressentais ».
Un joli moment de grâce avant la bourrasque The Scottish Widow, dans une version où les guitares se font plus lourdes (la basse de Mike O’Connell) et avec le jeu du batteur Peter Byrne mis en lumière. On a droit à une petite blague sur un bouchon de réservoir oublié sur le toit de sa voiture en France et voici la Question, méconnaissable également. Soit un petit rappel, au détour de deux phrases en français, que Marc avec un « C », ce n’est pas une coquetterie (la mère de Marc O’Reilly est originaire des environs de Nantes).
On se quitte avec le quintet magique : les décoiffants You Never, Reach out (sur la crise en Irlande), Same Side et notre préférée The Wayward Sheperd. Et à chaque fois, c’est une leçon de guitare qui laisse le public bouche bée. Lors du rappel, Mike O’Connell à la basse fait à nouveau des merveilles sur Bleed que Marc O’Reilly, la voix un peu cassée, maltraite au début avant de se rattraper. Manquaient à l’appel, Generica aux accents africanisants et la politique Simian Times. On ne comprend pas bien pourquoi. On lui demandera des explications sur cet « oubli fâcheux » la prochaine fois qu’on le verra. Car, oui, évidemment, il y a aura un round ….. mettez le chiffre.