Boule d’énergie et artiste attachante, Wallis Bird n’a eu aucun mal à emballer la Boule noire jeudi dernier. La songwriter de Wexford est heureuse : son bonheur a été communicatif.
On a coutume de dire qu’un album réussi est une suite de « lament songs », un concentré de tristesse censé donner une certaine profondeur. Une facilité que Wallis Bird balaie d’un revers de main. Du moins avec Home, son cinquième et dernier opus en date, témoin de son amour pour sa compagne avec laquelle elle vit à Berlin. Cette nouvelle livraison, qui fait le grand écart entre rock, pop, folk et R’N’B, est logiquement en lice cette année pour le prix du meilleur album de l’année 2016 au RTE Choice Music Prize. La songwriter de Wexford est heureuse et a su communiquer son bonheur au public de la Boule noire, jeudi dernier.
Le facétieux et franchement drôle Sam Vance Law donne le ton dès le début de la soirée. Entre deux phrases dans un français plutôt bien maîtrisé, le canadien qui a collaboré avec Dear Reader ou Get Well Soon, livre un set impeccable, avec ses chansons pop qui abordent avec malice le mariage gay (Let’s get married). Lors du final, un certain Pierre à la moustache qui tient à peine débarque sur scène : Wallis Bird, évidemment, qui vient en renfort aux percussions.
Petit changement de costume et la revoilà, avec l’énergie punk qu’on lui connaît. Love, tout en choeurs, ouvre le bal. La clarinette, le violon et la trompette viennent en soutien pour une atmosphère plus cosy. Plus tard, elle décoince définitivement la salle avec le magistral I Can Be Your man, habile mélange de clapping, de pied tapant le sol et de human beat-boxing.
« Quand je suis venue à Paris la dernière fois, il y avait cinq personnes au Nouveau Casino » lance-t-elle. Certains sont d’ailleurs dans la salle… L’assistance est cette fois un peu plus touffue et surtout se manifestera souvent. Séduit par un jeu de guitare rageur et la voix de Wallis Bird, parfaitement en place, douce et claire dans les zones calmes et avec le bon quota de graviers lors des moments de bravoure (Hardly, Hardly).
On adore Change, le titre d’ouverture du nouvel album, où au piano elle n’a pas besoin de faire grand-chose pour émouvoir. Elle enchaîne avec le déchirant et serein Seasons. On a l’oeil humide… Frissons également avec Home, qu’elle entame a capella. « All I ever wanted was to settle down and marry / laugh and love and hopefully have a child / Have our families surround us/ Friendships that never die/ Well we can try, we can try, we can try ». Une phrase que le public reprend à son compte, ce qui lui fait visiblement plaisir. On distribue des bières et on débat sur la « sexy sweat » qui gagne le visage de la chanteuse.
Après une reprise de Teardrop, méconnaissable car boisé, de Massive Attack, on s’offre l’épique To my bones en guise de rappel. In Dictum, exécuté sans instruments et tout en harmonies vocales, clôt avec délicatesse le set. Quelques heures après, Wallis Bird déclare sur Instagram qu’elle n’espérait pas grand-chose de son passage à Paris. Le bel accueil reçu à la Boule Noire devrait donner des envies de retour au bel Oiseau.
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