On y était : Rue (Chapel Sessions) au Centre culturel irlandais

Hier soir, lors d’une chapel session au Centre culturel irlandais, le groupe Rue a créé un pont entre le patrimoine irlandais et les airs roots américains. Une relecture émouvante et ultra-convaincante.

En choisissant de s’appeler Rue, le groupe formé par Cormac Dermody (chant et fiddle), Radie Peat (chant, concertina et harmonium) et Brian Flanagan (chant et banjo) ne fait pas dans l’hommage frenchie. Et non, il s’agit plutôt de regret et de tristesse, en gaélique. Un nom qui sied parfaitement à ce trio, tout beau, tout neuf, dont la musique fait le pont entre le patrimoine irlandais et celui des Etats-Unis.

On s’en rend vite compte dès les premières notes émises lors d’une chapel session donnée hier soir au Centre culturel irlandais. On a certes eu droit à quelques morceaux « dansants », des jigs « sans nom » ou des instrumentaux comme The Gypsy Princess ou The Little Dutch Girl mais on verse davantage dans les ballades d’une belle noirceur. Des morceaux qui invitent à l’introspection.

Le lien entre les deux continents est évident : même si le banjo s’impose dans les airs US comme Sally’s Garden, « l’un de nos nombreux morceaux avec une Sally » et l’un des préférés de Radie Peat. « Aux Etats-Unis quand les musiciens reprennent un morceau d’Europe, ils ont tendance à l’édulcorer. Un mot comme syphilis n’est pas admis… » Une remarque de Radie Peat qui nous étonne qu’à moitié…

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Et tiens, parlons-en de Radie Peat. Sa voix, écorchée et d’un autre temps, provoque des frissons. Littéralement. On atteint le summum à l’écoute de Katie Cruel et surtout avec Barbrie Allen, un titre américain revisité à l’irlandaise. Les yeux fermés, concentrée, elle livre le morceau a capella dans un silence religieux. Extase auditive également avec Dark Horse on the wind, air plein de désillusion signé Liam Weldon, écrit en référence à la Révolte de Pâques de 1916.

Avec Cormac Dermody, elle se produit ce soir à la Philarmonie avec Lynched, autre groupe qui revigore la musique traditionelle. Ensemble, ils partagent l’affiche avec l’écossaise Julie Fowlis et The Gloaming. Hâte. On est également impatient d’avoir des nouvelles discographiques de Rue (pas d’Ep, ni d’album au compteur) car on aimerait poursuivre le voyage dans le temps entamé avec grâce hier soir.

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