On y était : Lisa O’Neill au Centre culturel irlandais (chapel sessions)

En résidence tout le mois de mars au Centre culturel irlandais, la songwriter Lisa O’Neill a raconté de belles histoires, la veille de son départ, lors de sa chapel session. On vous les livre.

Avec Colm Mac Iomaire, le soir de la Saint Patrick, Lisa O’Neill avait offert, au banjo, une belle relecture de Peggy Gordon, un classique du folk écossais. La voilà de retour dans la chapelle du CCI pour un concert en guise d’au-revoir après un mois de résidence. Perfectionniste, elle ne dévoilera pas les deux morceaux qu’elle a composé sur place. Dommage : ils figureront sûrement sur le prochain album à venir. Evidemment, en ce 29 mars, on a droit à son troisième opus, de la folk très personnelle, enregistré en France au Black Box Studio de David Odlum (The Frames).

La fille de Cavan, qui s’est fait connaître du public français en assurant la première partie des récents concerts de The Divine Comedy, nous attrape d’entrée avec la minimaliste et bouleversant Read Geansai. Chanté à cappella, ce titre doux-amer est dédié à un « grand songwriter » dont on aura l’élégance, comme elle, de taire le nom. Venue sans son partenaire de scène, le songwriter Mossy Nolan, elle livre ses chansons dans le plus simple appareil. Et ça fonctionne : sa voix, rocailleuse, d’un autre âge (l’héritage du sean-nos) et à l’accent si particulier, reste son principal instrument. Dans son jeu de scène, habité et rageur, on ne peut s’empêcher de penser à Edith Piaf.

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On devine une sensibilité à fleur de peau  quand elle se lance dans de longues explications de tous les morceaux. ça pourrait être lassant mais bizarrement pas quand cela vient d’une chanteuse, qu’on imagine un peu lunaire et mystique. Un saut en parachute mémorable lui a donné l’idée de Pothole in the sky (littéralement « nid de poule dans le ciel »), la chanson titre du nouvel album. Elle n’oublie pas d’où elle vient avec No train to Cavan (la cloche du CCI résonne joliment pour le final…) et livre la très émouvante Neillie’s song sur son oncle mort d’un cancer et qui l’a beaucoup soutenue (la métaphore des lucioles qui viennent s’écraser sur la vitre du bus pendant sa tournée aux Etats-Unis avec David Gray, l’un de ses mentors).

Seven Sisters aborde la vieillesse avec poésie et délicatesse. Elle se met au piano avec une maladresse touchante pour Apiana. Après Planets sur la nécessité d’être créatif, elle enchaîne au banjo avec The Hunt où elle s’interroge sur son avenir (« where is my man, where is my son ? »). On a beau avoir entendu plusieurs fois son histoire sur Elvis Presley qu’elle a « fabriqué » dans sa cuisine, cela fonctionne toujours. En attendant, elle lui donne à manger (la seule façon de garder les hommes selon sa grand-mère) dans le réjouissant et nostalgique Elvis, I Give you Irish Stew. Elle se moque du principe du rappel mais s’exécute par deux fois. On retient Black Sheep, mouton noir (nul besoin d’explication de texte) et sa relecture de Tree Babies, d’après la tourmentée Sinead O’Connor. Un hommage presque évident de la part d’une songwriter, buvard d’émotions et dont on sent l’évidente filiation.

 

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