Le 28 septembre, le songwriter et guitariste Marc O’Reilly et le contrebassiste danois Jasper Høiby formaient un duo inattendu et magique dans le cadre du Coughlan’s Live Music Festival. On y était, évidemment.
Ouh, c’est mal. On avait raté David Hope en première partie du concert de Marc O’Reilly au Sugar Club à Dublin, en mai dernier. En ce 28 septembre, au Coughlan’s à Cork, on a l’opportunité de se rattraper. Voici donc le grand gaillard, en chemise hawaïenne (ce qui le rend immédiatement sympathique), ouvrant le bal pour le même Marc O’Reilly. La voix de Hope s’avère puissante et pleine de cailloux, et au service d’un songwriting folk classique mais efficace. On aime particulièrement Tough Love, chanson titre de son dernier album en date sorti en mars dernier. Le garçon a l’humour potache (on avoue, on n’a pas tout compris) et n’a aucun mal à se mettre le public dans la poche. Good craic.
Une blagounette et puis s’en va. Marc O’Reilly prend le relais et n’est pas venu seul. Alors qu’auparavant, on l’a vu en solo ou entouré de son groupe, il est cette fois accompagné par le contrebassiste danois Jasper Høiby. Un « viking qui s’est débarrassé de ses longs cheveux blonds » se marre O’Reilly. Les deux musiciens se sont rencontrés lors d’une des incursions du « troubadour », à la voix chaude et rocailleuse, dans l’univers du jazz avec Le Kaïros 4tet. Les planètes étaient bien alignées le jour-là. Ils s’étaient déjà donné rendez-vous il y a neuf mois sur la scène du Coughlan’s et ont eu la bonne idée de se retrouver pour un nouveau set. La complicité est palpable et cela va procurer pas mal de bonheur à nos oreilles… On commence avec FOO, titre ultra folk qui devient ici presque jazzy. On poursuit avec le groovy et énergique Healer, « qui a été utilisé dans une série télé US » rappelle O’Reilly, pas peu fier. L’instrumental African Day, avec une contrebasse au son audacieux et qui destructure parfois le morceau, est une vraie réussite.
A l’archet, Høiby fait des merveilles sur The Scottish Widow, l’un de nos titres préférés et que O’Reilly ne peut s’empêcher de revisiter sur scène, et l’émouvante Three & one, sur sa lutte contre la maladie qui a failli le terrasser. Même constat avec La Question, qui gagne encore en vitesse. On s’offre le chaloupé Compromise et une parenthèse 100% blues avec Get Back et Old Joe. Sur scène, l’ambiance est détendue et empreinte d’admiration mutuelle : c’est assez beau à voir (d’autant, qu’ils nous l’avoueront à la fin du show, ils ont très peu répété avant…). Høiby, en bon jazzman, ose et désarçonne sur Hail qui perd, un peu, ses notes afro-folk.
L’ouragan You never fait dans le beau moment de bravoure. Et parce-ce que O’Reilly est un guitar-hero (on vous le sérine à longueur de live report), voilà qu’on se penche avec brio sur le cas de American Woman de Led Zeppellin. De quoi nous préparer à L’Etre politique, le 4e et prochain album, dans les bacs en janvier prochain. Car ce nouvel opus, auquel Jasper Høiby a d’ailleurs participé, sera 100% rock. Enemy Of, un premier single sorti récemment, a d’ailleurs un bon goût seventies. Impatience maximale donc.