On y était : The Divine Comedy à la Philarmonie

Hier soir, le zébulon Neil Hannon a mis la Philarmonie, à peine achevée, à ses pieds. En un peu plus de deux heures de concert, le songwriter nourri à la pop baroque des sixties a revisité avec classe et humour ses grands classiques.

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Neil Hannon à la Philarmonie

La pop orchestrale de Neil Hannon dans le nouveau temple parisien de la musique. Sur le papier, le rendez-vous s’annonçait d’anthologie. Il l’a été, sans conteste, malgré parfois, un son pas toujours à la hauteur (et oui…). D’abord un mot sur la salle qui accueillait, la veille, son premier concert non classique avec les élégants Tindersticks.  « Quelle est belle ! Elle sera superbe quand elle sera finie » se marre la tête pensante de The Divine Comedy. Ok, donc hors de question de se laisser impressionner par la majesté des lieux, pas complètement achevés.

En solo lors de ses derniers rendez-vous français, le songwriter, nourri à Burt Bucharah et Scott Walker, est cette fois entouré de sept musiciens. De quoi donner un peu plus d’ampleur (notamment grâce à l’accordéon) à ses chansons aux arrangements sophistiqués (grandiloquents diront ses détracteurs). Le crooner à la voix assurée nous cueille d’emblée avec le très efficace Absent Friends et déroule ensuite le tapis rouge à ses tubes les plus marquants. Bien obligé car il n’a pas donné aucun signe de vie discographique, sous le nom de The Divine Comedy en tous cas, depuis 2010… Quelques titres plus tard, il entame The Book lovers et sort sa tablette numérique pour nous servir des jeux de mots plus ou moins fumeux. Et c’est très drôle : cela donne « Book Shields », « Steve Guttenberg Bible »  ou « The Times New Roman Polanski ». Quelqu’un dans le public lui souffle « Mel Books ». Neil Hannon apprécie, en se disant peut-être qu’il aurait aimé le trouver celui là. Bref, le genre de moment azimuté qu’affectionne ce conteur-mélodiste hors pair, hostile à tout esprit de sérieux.

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Neil Hannon

On enchaîne ensuite avec son chef-d’œuvre, In pursuit of Happiness au crescendo irrésistible. Et puis retentissent les premières notes de la Marseillaise sur l’incontournable ( passage parisien oblige) The Frog Princess. « You don’t really love me and I don’t really mind ’cause I don’t love anybody, that stuff is just a waste of time » : on aime les textes ironiques et amers de cette chanson sur sa relation ratée (forcément)  avec une animatrice radio frenchie.

Alors que le public est déjà conquis au bout d’une heure de concert, on nous fait le coup de l’entracte. Les vingt minutes de pause auraient pu tuer le show sauf que non : notre homme revenant encore plus facétieux et sautillant. Arrive enfin l’imparable A lady of a certain age, un titre cruel sur une mondaine qui se plaint d’être trop taxée (bloody socialists !), qui a laissé une nourrice élever ses enfants et se fait offrir des verres par des hommes plus jeunes qu’elle. Plus dandy, ce n’est pas possible.  Le banquier (qui a fait beaucoup de mal en l’Irlande…) en prend pour son grade avec The Complete Banker. « Allez, celle-là, je la dédie à la Grèce ».  Pas mieux.

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photo extraite du concert retransmis par Arte

Lorsqu’il entonne Tonight We Fly, tout le monde se lève enfin. Lui se lâche en descendant voir le public pour Our Mutual Friends, finit en revisitant Chandelier de Sia (si, si..) et c’est étonnamment très beau. On se dit au-revoir avec le très attendu et inévitable National Express. Enfin, presque, car il faut d’abord valider sa barbe de hispter (au vote, les avis sont partagés). Il revient avec le très émouvant Sunrise, ballade sur son enfance à Derry en Irlande du Nord. Du rire aux larmes : Neil Hannon est définitivement un magicien.

Pour voir un extrait du concert, c’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=jpZe2WJT7Is

Et voici d’autres liens pour se faire une idée : https://www.youtube.com/results?search_query=the+divine+comedy+la+philarmonie+

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