Temps fort du Dublin Fringe Festival, Foil, Arms & Hog a investi le Smock Alley Theatre pendant une semaine. On était à la dernière représentation que donnait hier soir le trio comique. Nos zygomatiques ne s’en sont pas encore remis. Attention (un peu) de spoilers.

De l’art d’expliquer le concept de Grande-Bretagne et le Brexit. L’analyse de Foils, Arms and Hog était drôle et pertinente dans une vidéo qui n’a pas tardé à devenir virale sur le net. De notre côté, on avait fait connaissance avec le trio (Sean Finegan, Conor McKenna et Sean Flanagan), un peu par hasard, lors d’un show au festival de Galway il y a deux ans. Depuis, le talent des Dublinois s’est affirmé. La preuve hier soir où ils jouaient Doomdah, leur nouveau spectacle, pour la dernière fois après une semaine passée au Smock Alley Theatre, dans le cadre du Dublin Fringe Festival.
Conor (Arms, le grand brun) et Sean Finegan (Foil, le blond) joue les ouvreuses, histoire de s’assurer que les premiers rangs seront bien remplis. Des raisons de se méfier, peut-être ? Oh que oui : Paul, Jason, Claire s’en souviendront de cette soirée. Mais n’allons pas trop vite… Conor se transforme en smartphone, en position avion dans un sketch très décalé et potache. Hilarité générale dans la salle, qui sera sur le mode « zygomatique » pendant tout le show.
L’addiction au téléphone portable est plutôt bien vue, sur un sujet un peu rebattu. On passe ensuite à un aspect plus local avec le Dublish, façon de parler typique de la capitale irlandaise que les trois « lads » avaient déjà traité sur leur chaîne Youtube (un nouveau sketch tous les jeudis). On a beau être française, ça marche grâce à la manière irrésistible de Sean Finegan de triturer les mots (enlever la première syllabe d’un prénom et ajouter un o) ou alors d’ajouter des « bleeding » à chaque phrase.
On atteint un sommet de surréalisme avec One Man Play (autre façon de dire One Man Show, histoire de se moquer de certains humoristes). Le sketch, à la mécanique sophistiquée, est un vrai casse-tête pour les comédiens et le spectateur. Entre-temps, le trio n’aura eu de cesse de faire participer le public. Jason, « The Tallest man in the room », en fait les frais après un jeu à la « qui est-ce ? » dans l’assistance. Sa voisine hérite de quelques coussins, car privée de vue à cause de lui.
Après un passage en musique (Sea Finegan à la guitare et belles harmonies vocales) sur un thème qui nous a peu échappé, on l’avoue, on s’attaque ensuite aux stéréotypes, sujet un peu facile, mais qui fonctionne toujours. Sur les français : « je ne parle pas anglais, fuck off » imite Sean Flanagan (Hog,le brun aux cheveux frisés), avec un accent à couper au couteau. Ok, Ok… Ce sera leur moment le plus « politique » (on cite Poutine…) : dommage car leurs vidéos ont prouvé qu’ils étaient très forts à ce jeu là. On se quitte presque avec « Ping Pong », un grand moment de burlesque piqué au cinéma muet. Car l’art du trio est à la fois dans le timing comique et l’écriture, vive et bien vue, qui ne laisse aucun répit. Croisons les doigts maintenant pour un passage au Centre culturel irlandais.
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