On y était : Imagining Ireland au National Concert Hall, Dublin

Le 3 février, Paul Noonan, Lisa Hannigan, Loah, Maria Kelly, Seamus Fogarty, Dowry (Ena Brennan), Le Crash Ensemble, Brian Deady, le poète Stephen James Smith, Saint Sister, les rappeurs Mango x Mathman  ont partagé la scène du National Concert Hall. Un beau précipité de la scène pop irlandaise.

LE grand écart. On va y avoir droit en ce 3 février au National Concert Hall, Dublin. Le line-up fait en effet dans l’éclectisme musical – pop, folk, rap, électro, musique contemporaine – lors de cette soirée baptisée Imagining Ireland. Comme il l’avait fait  à l’occasion de Imagining Home: This is Ireland, un autre rendez-vous avec Glen Hansard and co donné le 2 avril 2016 dans ce même lieu prestigieux. Le nom de la soirée est encore une fois ambitieux, pour un beau précipité de la scène irlandaise.

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Paul Noonan, le leader du groupe pop Bell X1, joue les MC pince sans rire et donne la « parole » au Crash Ensemble (violons et violoncelles), franchement bluffant quand il s’agit de s’approprier Solera, un nouveau morceau de J. Colleran (ex –Mmoths) et joué pour la toute première fois surs scène. C’est planant, audacieux avec ces archets qui osent la dissonance. Une mise en bouche excitante qui est suivie d’une reprise très libre et collégiale de Dancing in the Moonlight de Thin Lizzy. Maria Kelly prend le relais avec Stitches et Torn into two, avec l’aide du Crash Ensemble. Les cordes donnent encore plus d’ampleur au folk délicat de la jeune songwriter de Mayo. Celle-ci remercie Dowry (Ena Brennan) pour la beauté des arrangements qu’elle a créés pour tous les artistes du soir.

Les cordes frappées font également leur effet sur Unveiled, titre signé Loah. La chanteuse et compositrice à la double nationalité laisse parler ses origines africaines avec l’envoûtant Cortège, aux paroles en sherbro et mendé, dialecte de Sierra Leone. Après les nappes atmosphériques de violon de Dowry, le soul et funky Brian Deady se donne du mal pour réveiller un public un peu trop timide ou respectueux (parce qu’on est au National Concert Hall ?) avec les réjouissants Betty et Get on My knees. Stephen James Smith déclame ensuite son désormais célèbre et épique poème sur Dublin. Il rend un hommage ému à Paul Curran, poète également et membre du groupe Burn Out, disparu, très jeune la veille. Un moment suspendu. Les rappeurs Mango x Mathman mettent véritablement le feu (tout relatif quand même), toujours soutenus par le Crash Ensemble (l’accord est parfait et étonnant). Lisa Hannigan et le songwriter Day_s viennent jouer les choristes de luxe.

Après un entracte dont on se serait bien passer, le grand et rigolo Seamus Fogarty  (son album The Curious Hand fait partie de notre Top de 2017) débarque pour nous raconter des histoires, en bon folkeux qu’il est : celle du Géant irlandais exposé dans un musée à Londres (Short Ballad For a Long Man), la folie de Van Gogh (Van Gogh’s Ear) et sa nuit étrange et mystique où il a échoué dans une église (Carlow Town, sans ses notes électro mais avec Lisa Hannigan en cadeau bonus). On espère vivement une halte parisienne. Saint Sister, qu’on avait déjà vu sur la scène du National Concert hall, voir ici, libère son atmosfolk céleste, sublimé par le Crash ensemble (Castles, Tin Man) et achève sa trilogie avec l’emballant Corpses.

Le public accueille comme il se doit Lisa Hannigan, la star de la soirée. Après Fall, exécutée en solo, le Crash Ensemble et Saint Sister, dont elle est la plus grande fan, l’épaulent sur Praying for the Dying (ah, ce vibrato). Dowry signe une belle introduction au déchirant We, the drowned. Et Anahorish, d’après le poète Seamus Heaney, est une nouvelle fois interprétée a cappella avec Saint Sister qui ne quittera plus la scène. Harmonies vocales à tomber et frissons garantis. Paul Noonan revient enfin faire coucou avec Microfiche (« chose que ne connaisse pas les millenials », se marre-t-il). Après Bad Skin Day, on a droit à du neuf avec  The Flood (cordes, Maria Kelly, Brian Deady, Saint Sister et Lisa Hannigan aux chœurs). Pas de final avec tous les artistes en présence et c’est bien dommage. Ce petit raté, pour un show manquant parfois de chaleur mais sans fausse note, sera peut-être corrigé lors de l’étape londonienne de la troupe au Barbican le 5 mars prochain.

 

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