On y était : Saint Sister (w/ I Have A Tribe et Lisa Hannigan) au National Concert Hall, Dublin

Avec seulement un EP au compteur, Saint Sister (Gemma Doherty et Morgan McIntyre) a investi de sa musique céleste le National Concert Hall le 7 juin. Avec en première partie, I Have A Tribe et ses torch songs déchirantes.

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Une semaine à peine après sa chapel session au CCI, c’est l’heure des retrouvailles avec I Have A Tribe au National Concert Hall, Dublin, ce 7 juin. Seul au piano, le song writer s’apprête à délivrer, dans une version dépouillée, les torch songs de son premier album Beneath the yellow moon , sorti en 2016. Entre suavité de pirate (la barbe) et puissance, le charme opère en douceur . Même ambiance de cabaret et de folk qui nous rappelle Villagers, Anohni et John Grant. Patrick O’Laghoaire (qui se cache sous le nom de I Have A Tribe), à l’écriture et à la personnalité attachante, a certainement agrandi sa tribu ce soir.

Et puis arrive Saint Sister qui ne voulait pas rater ce rendez-vous très spécial. Formé en 2014 et avec seulement un EP à son actif (Madrid), le duo va livrer son concert le plus périlleux. Jouer au National Concert Hall, équivalent de la Salle Pleyel à Paris, met forcément la pression. Pour l’occasion, Gemma Doherty et Morgan McIntyre ont vu les choses en grand avec batteur, section de cuivres et choristes (on reconnaît Karen Cowley de Wyvern Lingo et la magique Rachael Lavelle qui avait fait le déplacement lors de leur chapel session à Paris au Centre culturel irlandais). Alors que l’on pensait faire dans la « redite » (on a déjà eu l’occasion de les voir plusieurs fois sur scène), cette nouvelle configuration rebat les cartes.

 

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L’ atmosfolk du duo (mélange de pop – folk dreamy, harpe, harmonies vocales et d’electronica) prend un peu plus d’ampleur.  Belle relecture de Tin Man avec les choeurs en soutien. Halk Awake et Castles, agrémentées de cuivres, sont de beaux moments de grâce. La harpiste Gemma Doherty s’essaie au vocoder pour Mother of the Chapel et le temps est comme suspendu. Versions of Hate et Blood Moon sont autant de pics émotionnels avec le « groupe » au complet. Causing Trouble, un single dévoilé récemment enrichi ici par le son d’un cor d’harmonie, fait dans le hit en puissance avec son beat vaporeux et ses paroles subtiles.

Lisa Hannigan avait conseillé au public de Forbidden Fruit, festival (très, très pluvieux) qui s’est déroulé deux jours avant à Dublin, à venir au NCH. On n’est donc pas étonnée de la voir sur scène pour une sublime version de Anahorish, d’après le poète Seamus Heaney. La chanteuse et songwriter, qui avait invité les deux jeunes femmes sur une récente tournée, reste encore un peu pour une reprise de Suzanne, un hommage aérien à Leonard Cohen. Harmonies vocales à tomber, on se pince…

A la fin de My Baby must sleep, alors que Morgan MacIntyre est déjà sortie de scène, Gemma Doherty laisse parler sa harpe, avant de s’éclipser. Le public se lève, dans un même élan, et le fera une seconde fois pour Madrid, le final avec le « groupe » réuni. Les jeunes femmes, qui ont largement gagné leur pari, n’en reviennent pas : c’est pourtant une juste récompense pour cette collaboration lumineuse partie pour faire de grandes choses.

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