On y était : Villagers au Trabendo, Paris

Après Bruxelles et Francfort, on s’est offert un troisième rendez-vous avec Villagers. Le 14 novembre, Conor O’Brien a présenté The Art of Pretending Of Swim, son dernier-né, au Trabendo à Paris, lors d’un set élégant et aux belle sonorités électro.

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A l’écoute de The Art of Pretending of Swim, le fan originel de Villagers a de quoi être désarçonné. Dans ce quatrième album studio, Conor O’Brien offre toujours un folk boisé et lettré mais s’autorise des sons électroniques et des notes soul. Aucun soupçon de « prétention » de notre part, trop heureux que nous sommes de voir le songwriter irlandais en pleine maturité artistique et constante évolution. Après Darling Arithmetic, LP très personnel, conçu comme un coming out par son auteur, puis Where Have You Been All My Life ? (2016), splendide concert enregistré en conditions studio, celui-ci déclarait vouloir s’orienter vers un projet purement électronique. Cet album, où l’on parle de foi au sens large et de doute avec une rare honnêteté, est un sublime entre-deux.

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Flügelhorn

Au Trabendo, en ce 14 novembre, le multi-instrumentiste, plus bondissant que d’habitude, va s’appliquer à dérouler sa dernière livraison avec classe et générosité. Juanita Stein (Howling Bells) ouvre le bal, seule à la guitare. Jolie voix et songwriting piquant : il faut voir ce que cela donne avec son groupe. On retient  Get Back to the City ou comment l’une de ses amies se retrouve mariée avec un total abruti.

La star du soir, en mode dandy avec sa petite veste cintrée, ne tarde pas à prendre la scène. Comme on l’a précisé dans les live report des concerts à Bruxelles et Francfort (voir ici), il y a autour de lui Danny Snow, le bassiste de toutes les tournées. Présents depuis la précédente, Mali a quitté la harpe pour le clavier et Gwion Lleywlyn est très habile derrière ses fûts.

Comment transposer les arrangements complexes de l’album ? Grâce à l’Anglais Marcus Hamblett, le petit nouveau, qui se charge de recréer avec efficacité les notes électro et … joue du flügelhorn (en duo avec Gwion sur un titre), une « trompette », instrument phare du concert. Mais on en reparlera. En guise d’introduction, on se met dans l’ambiance dans une débauche de sons avant d’attaquer avec Sweet Saviour, à la rythmique jazzy. Again  prend de l’ampleur et de la vitesse. I Saw The Dead, issu de l’album Becoming a Jackal, subit également un beau lifting. Le final à la « trompette » est franchement impressionnant sur Love Came With All That It Brings. 

Amsterdam

On s’offre un pause pop avec Fool, single logique et qui aurait pu figurer sur les LP précédents. A Trick of A Light, imparable mélodie folk / soul aux paroles déchirantes (« And there’s an ocean in my body /And there’s a river in my soul /And I’m crying ») devrait pour toujours figurer sur les setlists (enfin on l’espère).  On revient aux expérimentations sonores  avec Long Time Waiting : belle ligne de piano, accents trip hop  et encore un fois un final épique au flügelhorn. « On a encastré une voiture de police à Amsterdam, j’ai joué du flügelhorn et surtout, j’ai beaucoup bu » : la tentative d’un Conor O’Brien fatigué pour expliquer sa voix un peu vacillante. Rien de choquant à nos oreilles et voilà qu’il entame le surprenant Real Go-Getter qui prend des chemins mélodiques connus tout en s’autorisant des pas de côté synthétiques.

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« Mes petits choux »

On ralentit le rythme avec Hold me down, (« l’une de mes chansons préférées de l’album ») et Memoir , hit de son répertoire, destiné à l’origine à Charlotte Gainsbourg et largement revisité. « Mes petits choux (en français s’il vous plaît), il va falloir m’aider » : le public s’exécute sur Hot Scary Summer, sa chanson anti-homophobes où, il est vrai, il faut tenir la note assez haut. On se moque de l’addiction aux téléphones portables, dont O’Brien est lui-même atteint, et on rend hommage à la mathématicienne Ada Lovelace avec le très beau, « geek » et bien nommé Ada. Et c’est déjà le temps des rappels, avec le trop rare Twenty Seven Strangers. Brave jusque là (sa voix décidément…), Conor O’Brien passe la main au public sur Courage, lequel l’aide sans se faire prier. On se quitte avec le désormais classique Nothing arrived. « I guess I was busy, when nothing arrived »  dit la chanson. Le charme est « arrivé » et avec des sets comme celui-là, tout en élégance, il n’est pas près de s’évaporer.

Photos : Laurence Buisson, Laurent Devoille et Sigried Duberos (photo de Une)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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